Conversation avenue de France, entre Michel Houellebecq, écrivain et Évagre le Pontique, moine du désert
Michel Houellebecq se promène dans le 13e arrondissement, près de la Bibliothèque François-Mitterrand, là où Paris ne ressemble pas à Paris. Personne ne l’a reconnu. Il peut se mêler à la foule, laisser son imagination tendrement glisser sur les vies de ses contemporains. Il ne sait plus très bien ce que veut dire être écrivain au xxie siècle, dans cette société où le spectacle est roi. Lorsqu’il s’assied sur un banc, à l’ombre d’un Ginkgo, un inconnu se met à lui parler. C’est sans doute un fou qui se prend pour un moine du désert, Évagre le Pontique, qui a vécu au ive siècle.
Mais qui a dit qu’on pouvait vivre sans folie ?
La rédaction de ce livre est l’occasion d’une conversation littéraire avec Michel Houellebecq qui accueille le projet avec beaucoup d’intérêt en octobre 2018. Son enthousiasme à la réception du manuscrit et les discussions qui s’ouvrent à cette occasion sur le statut de la littérature et de l’écrivain dans le monde contemporain m’enrichissent énormément. J’ai la confirmation, outre du talent de Michel Houellebecq, de sa profonde intelligence et de sa délicatesse.
L’ouvrage est salué par Jean Birnbaum dans Le Monde des livres : il trouve que ma plume dans ce texte n’est pas progressiste – ce que je prends pour un compliment dans le monde actuel – antipostmoderne, oui, je le suis résolument. Je crois sincèrement que d’Évagre-le-Pontique à mes tremblements de contemporain, l’humanité régresse.
> Lire mon article « Michel Houellebecq et nous : frapper là où ça compte », Études, novembre 2019
Laisser un commentaire