Chateaubriand : « Génie du Christianisme »
Le « Génie du christianisme » a eu un retentissement majeur sur son temps et une influence effective sur plusieurs générations. Sainte-Beuve en parlera comme d’« un coup soudain, un coup de théâtre et d’autel, une machine merveilleuse et prompte jouant au moment décisif et faisant fonction d’auxiliaire dans une restauration sociale d’où nous datons ». Et Mme Hamelin, dans ses « Souvenirs », écrivait : « Ce jour-là, dans Paris, pas une femme n’a dormi. On s’arrachait, on se volait un exemplaire. Puis quel réveil, quel babil, quelles palpitations ! Quoi, c’est là le christianisme, disions-nous toutes ; mais il est délicieux. » La réception enthousiaste du livre ne doit pas éclipser la profondeur et la durée de son impact sur la société française dans ses manières de penser le divin et de croire sur fond de déchristianisation galopante.
Aujourd’hui, que nous dit le « Génie du christianisme » ? Que Dieu est dans tout, dans la pléthore comme dans le manque. La nature dit d’évidence qu’il est, à travers la beauté désarmante des paysages d’où il s’est retiré. Le cœur le dit tout aussi nettement, dans l’impossible possession de l’objet de son désir. Dieu n’apparaît jamais mieux que dans le vide laissé par son absence, explique Chateaubriand. Cette idée a-t-elle cessé de nous parler ? Si oui, le « Génie » nous est devenu totalement illisible. Sinon, le « Génie » nous demeure accessible. C’est le pari que nous faisons dans ce livre écrit sous l’emblème de l’abeille qui sait d’instinct où elle doit chercher sa nourriture et qui sait transformer son regard pour faire son miel de ce que le passé lui présente.
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